Une fois les photomontages réalisés, reste à les présenter sans minimiser ni exagérer les éoliennes, mais d’une façon qui corresponde à la façon dont l’œil appréhenderait ces éoliennes si elles étaient déjà installées sur le terrain. Il s’agit de les reproduire de façon réaliste sur un support, par exemple un support papier. Mais de quelle taille doit être ce support ?
Pour qu’un photomontage soit représenté au lecteur de façon réaliste, il faut que trois conditions soient réunies simultanément:

1/ Il faut que l’image soit lue à une distance correcte. Cette distance de lecture est habituellement comprise entre 40 et 45 cm. En deçà, il faut être myope pour apprécier les détails de l’image et au-delà plutôt presbyte.

2/ Il faut que le format de l’image soit tel que si l’image est imprimée sous ce format sur un calque transparent elle puisse, si ce calque est placé à une distance correcte de l’œil, se superposer au paysage pris en photo. En d’autres termes, il faut qu’on puisse voir sous le même angle un objet, qu’il soit sur le paysage réel ou sur la photo.
Cette distance de l’image à l’œil s’appelle la distance orthoscopique. Elle dépend évidemment de la taille de la photo. Plus cette taille est faible, plus il est nécessaire de rapprocher la photo de l’œil.
Pour une distance donnée, on peut établir (au moyen d’une trigonométrie très simple) une correspondance entre la largeur souhaitable de l’image et différents angles de vue de la photo :

Distance de lecture : 35 cm (myopie ?)

Angle de vue

Largeur de l’image

45 °

29 cm

50 °

33 cm

55 °

36 cm

60 °

40 cm

Distance de lecture : 40 cm

Angle de vue

Largeur de l’image

45 °

33 cm

50 °

37 cm

55 °

42 cm

60 °

46 cm

Il est clair qu’une photo prise sous un angle de vue de 45° ne peut même pas figurer sur un document en format A4, même en mode paysage (29,7 cm de large), sauf à ce que le lecteur ne rapproche exagérément la photo de son œil. Comme en général il ne le fait pas, la photo, trop loin de son œil, est vue sous un angle trop faible et l’image parait petite.

On s’aperçoit également que, pour une distance de lecture de 40 cm, une photo caractérisée par un angle de vue de 55° ou plus ne tient pas dans un document de format A3 (qui est de 42 cm de large, marges incluses) alors qu’une photo dont l’angle de vue est de 45° peut y figurer avec même un commentaire ou une carte à côté.

3/ Il faut que l’angle de vue (horizontal) de la photo corresponde lui-même à une vision normale : c’est l’angle de vue à l’intérieur duquel l’œil voit les détails et les couleurs avec une précision satisfaisante. A l’extérieur d’un tel angle, l’œil voit encore mais distingue moins bien les détails. Cet angle de vue naturel est compris entre 40° et 55°. Si l’angle de vue de la photo est supérieur, l’œil aura du mal à s’intéresser à l’ensemble de la photo et les éléments importants en émergeront plus difficilement, bien qu’ils aient la même taille.
De fait, aucune norme précise n’est exigée par aucun guide et les promoteurs choisissent le format qui leur convient le mieux pour leurs carnets de photomontages. C’est ainsi que la combinaison : angle de vue de 60° et largeur de 40 cm (qui tient à peine dans un format A3 pleine page compte tenu de la marge nécessaire) a la préférence des promoteurs aux dépens de la combinaison : angle de vue de 45° et largeur de 29 cm, qui est cependant plus réaliste et permet, sur une page en format A3, de mettre en vis-à-vis de la photo quelques informations (une carte par exemple) ce qui économise de la place.

Cette préférence des promoteurs est malheureusement explicable : la présentation qui en découle produit un effet de panoramique qui tend à noyer les éoliennes dans le paysage et en minimise donc l’impact.

Une dernière notion à prendre en compte est celle de la focale utilisée pour prendre la photo. Le choix de la focale ne déforme la perspective, mais a une incidence automatique sur l’angle de vue de la photo. Plus la focale est longue (« zoom »), plus cet angle de vue est réduit. Plus l’angle de vue est large (« grand angle »), plus la focale doit être courte.
Sur un appareil (argentique) dont le capteur est au format 24*36, une focale de 45 à 50 mm est en général considérée comme normale. Une focale de 50 mm correspond à un angle de vue de 47° en diagonale et de 40° à l’horizontale. Entre l’angle de vue horizontal et la focale (en équivalent 24*36), voici d’ailleurs la correspondance :

Angle de vue horizontal

Focale

40 °

50 mm

45 °

43 mm

50 °

39 mm

55 °

34 mm

60 °

31 mm

Ce tableau confirme qu’un angle de vue supérieur à 50° correspond à ce qu’on appelle en général une focale courte, proche d’un grand angle. Or, en élargissant l’angle de vue, on glisse progressivement vers un panoramique, ce qui noie les détails.

Il faut donc s’abstenir absolument de produire des photos présentant un angle de vue horizontal supérieur à 50°.
Au regard de tous ces critères, deux règles se dégagent :
• Il n’est pas possible de présenter des photos d’éoliennes dans un format A4 sans en minimiser l’impact
• Le bon angle de vue pour représenter des photomontages dans un format A3 se situe entre 40 et 45°, ce qui correspond à une focale comprise entre 43 et 50mm. L’application ©WindVisu propose en standard un cadrage sous un angle de vue de 45°. Ce cadrage est paramétrable.

Enfin, si on regarde un photomontage sur un écran d’ordinateur il faut veiller à ce que la largeur de cet écran soit suffisamment importante (si possible de l’ordre de 40cm) et faire en sorte que le photomontage remplisse cette largeur.