La reconnaissance du paysage

L’animation des éoliennes est une affaire de balcons! Il faut expliquer cela. Au moment où le photomontage est réalisé, les éoliennes sont superposées à la photo. Mais les photos ne connaissent pas la profondeur du paysage qu’elles représentent. Dans WindVisu, l’utilisateur est donc invité à retoucher les éoliennes pour masquer les bouts d’éoliennes qui se trouvent derrière des avant-plans.

WindVisu se lance désormais dans la reconnaissance du paysage pour y insérer proprement les éoliennes, de façon à simplifier au maximum ce travail de retouche.

Comment reconnaître un paysage? Pas par ses couleurs. Encore que la couleur, ça aide. Mais tous les ciels ne sont pas bleus et toutes les teintes bleues ne sont pas du ciel. En témoignent par exemple les toits en ardoise qui sont d’un bleu sombre.

Le cerveau reconnait réellement un paysage par ses formes. Un apprentissage commencé très tôt, à force de dessiner patiemment des images de maison avec une cheminée lachant sa fumée, deux adultes sur le pas d’une porte tenant par la main un petit enfant, devant une allée marron, un jardin vert et un ciel tout bleu avec un soleil bien jaune.

Ces dessins successifs apprennent à reconnaître une scène. au bout du compte, les couleurs deviennent seulement une étiquette servant  à nommer ce qu’on dessine. Le cerveau a appris à reconnaître une maison ou un ciel sans ces couleurs. L’enfant bleuit le ciel non pas par souci de réalisme mais pour indiquer qu’il dessine un ciel.

Ainsi, quand on se trouve devant un lac de montagne dans lequel se refète le ciel, le cerveau ne se trompe pas longtemps à prendre le lac pour le ciel.

Mais la photo s’y trompe, car pour elle le paysage est plat. Pour insérer correctement des éoliennes sur une photo, il faut lui donner une profondeur. 

Les techniques modernes de reconnaissance d’images sont devenues très bonnes quand les objets sont en mouvement. Mais ici, la photo est statique. Alors, il faut faire un peu de reconnaissance de formes, en s’aidant du fait que ces photomontages reprèsentent des objets de grande taille, des éoliennes de 200m et parfois plus. La taille relative de ces formes indiquent si elles participent à un avant-plan ou un arrière-plan. Si une maison arrive à hauteur d’une nacelle, elle est forcément devant, sauf à être un gratte-ciel.

On peut donc, avec plus ou moins de certitude, découper un paysage en une série de plans successifs depuis le premier plan jusqu’à l’horizon. C’est exactement le travail du décorateur de théatre qui leurre le spectateur en concevant des décors ajourés.

Dans les scènes de balcon, quand Juliette se montre à Roméo, ou quand Cyrano se cache à Roxane, les plans ne laissent voir que ce qu’il faut voir. Cette technique de découpage de la photo en rondelles successives est celle qui permet également d’animer les éoliennes, ce qui revient simplement à les mettre en mouvement derrière un décor.